lundi 16 août 2010

SUR LE PROBLEME DES ROMS

Nous sommes ensevelis sous le torrent des protestations concernant les mesures d’expulsion des Roms originaires de Roumanie et de Bulgarie. En dehors de l’aspect juridique que je ne maîtrise pas, je suis étonné (mais peut-on encore être étonnés) par le manque d’information des journalistes à ce sujet. Sans compter les associations abonnées aux jérémiades et décrivant d’une manière partisane le « manque des droits de l’homme » en France. Revenons aux Roms, particulièrement ceux de Roumanie que je connais. Ils sont organisés sous une forme clanique, sous la direction d’un chef, généralement connu sous le nom de « boulibacha » Il faut savoir que ces dirigeants envoyent leur troupes, par familles entières en Europe pour des activités plus ou moins illicites, afin de bénéficier au pays du fruit de leur « labeur » Je ne cite pas le genre d'activités, la population de nos villes connait parfaitement de quoi s’agit-il.
Voilà quelques exemples de la situation matérielle de certains boulibachas, ces exemples ne constituant qu'un très faible pourcentage de ce que les médias roumains peuvent nous offrir
1 En Moldavie, dans la localité GRAJDURI
Le grand boulibacha Stanescu possède un palais (le terme n’est pas exagéré) de 1200 m2 habitable, avec 25 pièces dont la majorité n’est pas utilisée. Sur la photo suivante on aperçoit la chambre à coucher derrière M. Stanescu. A titre d’anecdote, il a été la victime d’un vol de 4.8 kg. d’or et bijoux.
Le sous préfet du département, M. Corneliu Rusu Banu a déclaré : « dans des localités pauvres, sont érigés des vrais palais, plaqués de marbre :ce sont les palais des tziganes des localités Grajduri et Zanea, et leurs tours ne définissent pas uniquement le statut social mais aussi la position dans la communauté » En manque d’image, je vous offre une photo des palais roms d’une autre localité, Ivesti.
2. Caveau de 50000 euros
Dans une autre localité, OTACI, le boulibacha est décédé ; suivant la coutume, il a été enterré avec des boissons et des produits d’entretien personnels. Jusqu’ici, rien d’anormal, sauf que le caveau, tout en marbre et verre a couté 50000 € ! Une bagatelle
3 Boulibacha de Buzesti-Teleorman
Associated Press l'a photographié, très fier de son « poids en or » ; environs 10 kg. d’or, probablement y compris les couronnes…
4 Quand on est parrain !
Ca doit se voir quand le boulibacha Bot, surnommé Tempête ou Prince du Banat, parrain d’un couple de jeunes marié est venu en hélicoptère au mariage ; le père de la marié, Dan Goeru a mis à disposition deux hélicoptères pour lui et sa famille, rang oblige. Propriétaire d’une flotte d’avions et hélicoptères, M. Goeru a fait voler trois autres hélicptères pendant quelques heures pour répandre des roses et bonbons au dessus de la ville.
5 Des obsèques modestes
M. Trifu Schrot, boulibacha de Timisoara est décédé à l’âge de 65 ans ; pour l’honorer, sa famille a déboursé la modique somme de 200000 (deux cent mille) euros, noblesse oblige. Voyez, le dur labeur, dans la misère des camps des roms en France et ailleurs, ca rapporte…mais nos grand et petits directeurs de conscience ne sont pas au courant
Sorel Zissu Août 2010

PS Je n'ai pas réusi à insérer les images dans le blog ; je m'en excuse.

mercredi 11 août 2010

GOOD BY BUCAREST

36 ans après ! Me voilà, pour la première fois après tout ce temps, dans la ville que j’ai aimé pour ses richesses, une ville épanouissante pour le jeune Rastignac de 17 ans arrivé tout juste du fin fond de sa province.
Comment ne pas l’aimer : belle, avec des immeubles haussmanniens et néoclassiques (n’était elle nommée « le petit Paris » avant la guerre ?) ses nombreuses petites églises, des parcs, forets et lacs naturels à profusion et surtout d’une forte activité culturelle et artistique qui n’a pas cessé même sous le régime communiste.
Mais après presque 4 décennies… comment je la trouverais ? Je craignais d’être profondément déçu, tel que l’homme qui rencontre son amour de jeunesse 36 ans après (c'est-à-dire…un peu changé, pour m’exprimer élégamment). Sans compter les cicatrices d’un ravageur tremblement de terre suivi de la destruction d’une partie du centre par les folies du couple maudit que furent les Ceausescu.
J’arrive une après midi de juin sur le petit aéroport de Bucarest-Otopeni ; brève rencontre avec un couple de bons, de merveilleux amis qui nous attendent ; le coffre de leur voiture trop petit, on prend un taxi et nous voilà plongé dans l’ambiance coté système « D » ou l’art de se faire de l’argent par des moyens pas très…classiques, comme ce fut le cas depuis la nuit des temps. Il n’y a qu’à lire les célèbres écrits du non moins célèbre auteur Caragiale, c’est toujours d’actualité. Comme Molière pour certains travers dans la société française, sauf que Molière ne pouvait pas deviner d’autres « mœurs » qui se propagent dans les « cités sensibles » de nos jours (c’est trop long et hors sujet) L’anecdote : le chauffeur, dès qu’il entend que je parle roumain, me propose de bloquer le compteur à moitié et lui payer « au noir » l’autre moitié. Son patron doit être ravi…
Enfin, arrivés à l’hôtel, se débarrasser des bagages et vite, le tour des souvenirs ; un des foyers de ma vie d’étudiant, le parc Cismigiu, toujours aussi pittoresque et un peu suranné, et l’ancienne Ecole de Mines (actuellement le Conservatoire de Musique) où j’ai trainé mes guêtres pendant 3 ans avant d’intégrer l’Ecole Polytechnique; Histoire de vérifier la blague sur les policiers (ils sont toujours par 3 : un qui sait écrire, l’autre sait lire le troisième garde les deux intellectuels) ; je demande à deux policiers où se trouve le Conservatoire, la réponse : je ne sais pas, ca doit pas être loin ! Nous étions à 300 m. sur la même rue… Enfin des détails, pas importants.
Mais quel plaisir de voir l’ex Palais Royal, L’Athénée, la Bibliothèque Universitaire, le Palais Crétzulescu et l’église du même nom, avec leurs belles façades dans un bon état de conservation. Un bémol, le célèbre (ou ex-célèbre) café Capsa, lieu de détente et de rencontre de l’intelligentsia bucarestoise pendant des décennies, quelle tristesse : la plupart du temps vide, les rares clients se comptent sur les doigts de la main. Je me console comme je peux, au moins je ne trouve pas des traces de la présence du détestable politicard-écrivaillon Paul Morand que j’exècre.
Le lendemain nos bons amis nous prennent en charge, une échappée au bord du lac Herastrau, visites des musées du paysan et du village roumain.
Enfin, le jour J, la « festivité » de 50 ans de la promotion 1960 de l’Ecole Polytechnique, faculté d’Energétique, l’objet central de ma visite. Evidemment, de revoir des collègues (ceux qui restent, malheureusement) 50 ans après, c’est un moment d’émotion et d’introspection que je cache sous un air de (mauvais) blagueur. Suit la présentation de tout un chacun et un repas amical et décontracté au bord du lac Cismigiu. Occasion de rendre hommage à l’initiative et au travail des organisateurs qui méritent notre reconnaissance.
Les deux jours suivants, les mêmes amis, dont je tais le nom par respect pour leur proverbiale modestie, nous ont concocté des visites aussi intéressantes qu’agréables : Palais Mogosoaia, la colline de la Métropolie (siège de la haute hiérarchie religieuse orthodoxe) un déjeuner au Carul cu Bere (Palais de la Bière) un restaurant avec une décoration néogothique d’une rare beauté, une visite de leur « home » suivi d’un diner avec toute la famille dans une auberge typique et j’en passe. Sans oublier une virée pour se souvenir d’un « haut lieu » de ma vie d’étudiant, le foyer « 303 » dans les anciens haras royaux où je me suis éclaté pendant deux ans en compagnie de collègues et amis. Que de souvenirs cocasses, on pourrait écrire un livre.
Je profite d’occasion pour faire découvrir (ou redécouvrir) aux mêmes amis, bucarestois de souche, le bijou d’art religieux grec-byzantin qui est l’église Stavropoleus, dans la rue du même nom.
Je ne dois pas omettre le plaisir d’une rencontre, un peu trop brève mais d’autant plus intense avec un ancien collègue de travail, qui, bien qu’il ne fut un ami, m’a laissé le souvenir d’un homme de qualité ; le plaisir de le retrouver en parfaite forme physique et intellectuelle a compensé le trop peu de temps passé ensemble.
Conclusion : la visite a été intéressante, riche et le bilan est largement positif ; même mon épouse, malgré les 5 jours de conversation presqu’exclusivement en roumain (qu’elle ne possède guerre) resta avec une très bon souvenir de ce périple.
Une prochaine fois à Bucarest? L’avenir nous le dira

Sorel ZISSU
AOÜT 2010