lundi 9 mars 2015

ISLAM DOIT ETRE REFORME ! ISLAM NE POURRA PAS ETRE REFORME.

Bien sur, le titre de ce petit opus est paradoxal, antinomique, mais malheureusement d’un évidence et d’une actualité qui sont réelles.
La première partie est confirmé et soutenus par la prise de position des penseurs du monde entier, mais particulièrement des centaines, sinon de milliers  d’intellectuels, théologiens et personnalités du monde musulman.
Les événements récents, qui sont d’une gravité exceptionnelle,  ont vu l’essor d’une pensée réformiste dans la sphère arabo-musulmane d’une ampleur sans précédant. La liste et longue, impossible de citer tous les noms et les propositions  émises par ces personnalités sinon la lecture deviendra indigeste.
Je me contenterais de souligner d’abord la pensée de l’intellectuel égyptien Saiyed al-Qemny, chantre de la pensée "critique" et qui veut réhabiliter (comme Abou Zeit ou Abdel Razeq avant lui) le courant de pensée hétérodoxe du mutazilisme, fondé sur le primat de la raison critique ; mais il faut savoir que ce mouvement de pensée fut interdit depuis le 10e siècle dans le monde sunnite !
Parmi les plus pertinents néo-mutazilistes de nos jours on peut citer  l’ex ministre tunisien Mohamed Charfi, les Frères franco-algériens Soheib et Ghaleb Bencheikh, l’écrivain de renom Boualem Sansal, le réformiste Abdennour Bitar, Abdellah Tourabi ( directeur de la revue marocaine TelQuel), Kamel Daoud qui ose ainsi affirmer qu’il faut « s’attaquer à la matrice » du fascisme islamiste et bien d’autres.
Mais, et c’est ici que la deuxième partie du titre de l’article surgit, est-il possible de réaliser cette réforme et de la faire accepter par l’Oumma entière ? La réponse est non et ceci pour plusieurs raisons, dont deux majeures.
Premièrement, dans le monde sunnite (qui englobe 90 % du monde musulman) il n’existe aucune hiérarchie théologique, aucune personnalité ou organisation qui peut avoir une autorité sur l’ensemble des fidèles. N’importe qui, possédant une certaine connaissance du Coran, des Hadîth et de la langue arabes peut se décréter imam et même, si doué de beaucoup de charisme, s’intituler « calife », « émir des croyants » ou autre titre prestigieux et agir en conséquence. (nous connaissons bien des exemples). Dans ces conditions, la réalisation d’une réforme de fond de l’islam (tel que fut le concile Vatican II pour les catholiques) devient une gageure.
Un deuxième obstacle de taille, c’est le caractère divin du Coran. Ce livre étant dicté directement par Allah au Prophète, il est impossible d’émettre aucune critique, aucune modification même mineure à son contenu. Et ceci, malgré le contenu souvent contradictoire entre des sourates, particulièrement entre celle d’origine mecquoise et les médinoises.
C’est le contraire pour autres  livres sacrés  (par exemple les Évangiles pour les chrétiens, la Thora pour les juifs, les textes sacrés bouddhistes Theravada) qui ont été écrits par des humains, bien plus tard que leurs inspirateurs « divins » donc facilement critiquables.
Il y a bien sur d’autre raison opposables à cette réforme, mais de moindre importance.
Alors, que faire ?


dimanche 8 mars 2015

LES CHRETIENS EN TERRE D'ISLAM

Je reviens sur ce sujet suite aux dernières interventions dans les pages « Débats » et « Opinions » du quotidien Le Figaro daté du 6 mars 2015.
Plein de choses justes, touchantes et enfin une parole libérée, surtout de la part d’Yvan Rioufol ce qui ne m’étonne guère : il n’a jamais caché sa liberté d’esprit, sa parole claire et courageuse et surtout son aversion pour la dictature du politiquement correct qui regne encore sur une grande partie de la classe politico-médiatique et intellectuelle française.
Si la pétition de Jacques Julliard en faveur des chrétiens d’Orient auquelle  Jean d’Ormesson apporte un soutien marqué par son talent et sa verve me font plaisir, je me permets, modestement,  faire une remarque, une seule ! En préambule, Jean d’Ormesson écrit : « Tout a commencé en Irak où la communauté chrétienne…a été soudain la proie de persécutions violentes » Malheureusement non, non, trois fois non cher M. d’Ormesson ! Ceci n’a pas commencé en Irak, récemment, et pas du tout d’une manière soudaine. Les massacres, prises d’otages,  conversions forcées et autres persécutions sont la suite sans discontinuité des mêmes horribles exactions, commises par le même genre de barbares depuis des siècles ! Je me permets de rappeler uniquement celle commises par les satrapes de l’Empire Ottoman et ceci depuis moins de deux siècles :
Et je cite un seul binôme chiffré : en 1900, il y a à peine 115 ans, 22% des citoyens Turcs étaient considérés comme chrétiens; maintenant ils ne représentent plus que 0,32% de la population.
Non, il est faux de soutenir que la volonté d’éradication des chrétiens d’Orient est récente.
Une deuxième intervention, celle de M. Salah Stétié, écrivain et ancien ambassadeur de Liban avec le titre évocateur : « J’ai honte » m’a touché. Il évoque, avec des paroles bien choisies, avec du cœur et une sincérité émouvante,  son souhait pour que les chrétiens de cette région du monde restent sur place, sur leur place depuis deux millénaires. Et il cite comme argumentaire des sourates du Coran en faveur des chrétiens. Mais M. Statié connait mieux que moi, que les sourates du Coran sont souvent antagonistes ; et que les premières, humanistes, correspondent à la période mecquoise et les autres sourates, violentes et guerrières sont de la période médinoise, postérieure à la première. Donc les sourates mecquoises sont abrogées par les médinoises pour une simple raison, la  chronologie : les dernières supplantent les premières.  Et celles-ci sont nombreuses :
Sourate V, 51   ; Sourate IV, 89 ; Sourate IX, 29 ; Sourate VIII, 39 ; Sourate XXXVII, 4 ; et d’autres.
Je ne me permets pas de les citer in extenso, tellement leur contenu est cruel et violent. Mais n’importe quel citoyen peut les lire facilement, les traductions sont nombreuses et d’un accès facile.
Ce qui explique d’une manière évidente et sans aucune autre interprétation, l’impossibilité de pratiquer en toute liberté le culte chrétien (comme tout autre culte) dans aucun pays dont la religion musulmane est une religion d’Etat basée sur le principe de la charia. Et c’est le cas de la grande majorité des pays musulmans.
Ma conclusion est malheureusement très pessimiste : l’éradication (c’est le mot juste) des chrétiens d’Orient est une œuvre  constante et sans aucune possibilité de marche arrière. Les exactions récentes, dont nous sommes témoins impuissants, exercés par des monstres barbares genre E. I., Boko Haram et autres –filiales d’Al Quaïda- ne sont que la suite logique, implacable de ce qui se passe depuis des siècles.
En plus de l’insupportable silence de nos dirigeants politiques et de la majorité de nos « élites »  (y compris les dirigeants catholiques !) devant le tragique sort des chrétiens en terre d’islam il y a un phénomène encore plus inquiétant. C’est l’importation sur nos sols européens des pratiques liés à la charia dans certaines zones et régions, en remplacement des lois et des règles nationaux.  Ce que je défini comme une politique d’entrisme islamiste au sein de nos sociétés démocratiques. Deviendrons-nous, dans le temps, des dhimmis dans certaines régions de nos propres pays ?