Ce matin j’écoutais Radio
Classique ; une station riche en musique de qualité, parsemé des
interviews intéressants menées par des vrais
professionnels (de plus en plus rare dans le journalisme) des interventions de bon sens de Luc Ferry, des
belles histoires de la grande musique joliment racontées par Eve Ruggieri, sans oublier les dialogues avec
les invités de soir d’Olivier Bellamy. Enfin, un poste que j’aime bien, c’est
tout dire.
J’écoute les premières
paroles de l’invité de Guillaume Durand et instantanément, sans même entrer
dans le contenu de la conversation, je devine que c’est un communiste qui parle !
Je ne sais pas comment,
mais les pontifes de ce groupuscule ont le même timbre, la même façon de s’exprimer
avec les mêmes phrases, idiomes et slogans répétitifs. Quelque chose entre la litanie
d’un prêtre défroqué et d’un tenancier de maison close qui vous invite sournoisement
à une « partie fine » Je suppose qu’ils ont des leçons-type à l’Ecole
des Cadres du PC (si elle existe encore) et seulement ceux qui apprennent mieux
la façon de parler ont droit à des postes. Vu que maintenant il y a plus de
cadres que de militants de base, l’avenir est tout tracé : la benne à
ordures pour le recyclage politique. Si ce n’est déjà trop tard pour le recyclage…
Mais revenons au sujet : pari gagné, c’était l’inconnu
Secrétaire Général de nom Jean Laurent (je ne suis pas sur du prénom, mais c’est
sans importance, je ne me fatigue pas de chercher sur Wikipédia). Plus terne,
plus nul, plus gris que lui, difficile
de trouver. Vraiment les cocos ont un mal fou à recruter pour arriver à mettre
ce pauvre mec à la tête du moribond PC. Ça sent le sapin…
Et voilà que
soudainement je suis arrivé à regretter le feu Georges Marchais. Il avait de la
gueule, le bonhomme ! Quelle faconde, quelle gouaille, inimitable, il nous
faisait rire à gorge déployé. Souvenez vous, quand le sujet de l’interviewer
était gênant (et pour le PC, les sujets gênants
sont des légions) il sortait la même phrase : « c’est une bonne
question », occasion de changer complètement de sujet. Et quand le journaliste devenait
insistant, la réplique « taisez-vous Elkabbach !» qui est devenue
célèbre. Oui, une autre époque.
Mais entre nous (c'est confidentiel) j’ai
encore une raison, une raison majeure d’aimer follement George : quand je
l’ai connu, dans les débuts des années ’70, le PC obtenais encore 22 % des voix !
En une décade, il a réussi de les réduire à 15 %. Comment de pas l’aimer ?