vendredi 10 février 2023

LES FRANÇAIS RETIFS AU TRAVAIL

 Comme nous l’avons tous entendu, environs 2 français sur 3 sont vent debout contre la loi sur la retraite et principalement sur l’article 7 prévoyant de repousser l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans.

Situation inédite, une particularité française ! Car absolument tous les pays européens membres et non membres de l’U E ont instauré l’âge légal entre 64 et 67 ans. Et ceci avec l’acceptation de la majorité des salariés et même des syndicats. Ci-dessous le tableau des principaux pays de l’U E en la matière.

Allemagne

67 ans

Autriche

65 ans pour les hommes, 60 ans pour les femmes

Belgique

65 ans

Bulgarie

64 ans et 5 mois pour les hommes, 61 ans et 10 mois pour les femmes

Danemark

67 ans

Espagne

65 ans

France

62 ans

Hongrie

65 ans

Irlande

66 ans

Italie

67 ans

Pays-Bas

66 ans et 7 mois

Pologne

65 ans pour les hommes, 60 ans pour les femmes

Portugal

66 ans et 7 mois

République tchèque

63 ans et 10 mois pour les hommes et âge variable en fonction du nombre d’enfants élevés de 60 ans et 2 mois à 63 ans et 10 mois pour les femmes

Roumanie

65 ans pour les hommes, 61 ans et 10 mois pour les femmes

Suède

Flexible à partir de 62 ans, pension complète à 65 ans

CONCLUENT !

Et nous avons l’habitude de ridiculiser nos amis italiens les représentants comme des paresseux…

Un autre indice est la durée moyenne du travail dans les pays européens les plus proches :

Pays

Durée hebdomadaire conventionnelle ou légale

Allemagne

37,7

Danemark

37

Espagne

38,5

France

35

Italie

38

Pays-Bas

37,1

Suède

37,2

Encore un exemple démontrant la facilité pour les salariés français de travailler moins que nos voisins et compétiteurs. C’est la malheureuse loi de 35 heures en France mais qui ne s’applique partout : dans certaines activités ou administrations la durée légale est même inférieure à ce chiffre 

Comment est-on arrivé à cette situation ubuesque et handicapante pour l’avenir du pays ?

Il y a plusieurs explications :

-          1 Depuis des décennies, certaines forces politiques, (actuellement la secte LFI et ses idiots utiles dans la NUPES) avec des syndicats destructifs (principalement la CGT et le Sud) mènent des campagnes incessantes pour décourager le travail, conduisant à la destruction progressive de l’outils économique du pays. En conséquence nous avons assisté à des vagues massive de délocalisation des industries vitales pour le bon fonctionnement de la France. Chacun de ces groupes nocives ayant ses propres intérêts : LFI qui souhaite créer le chaos permettant à une révolution à la soviétique et remplacer le régime démocratique par une dictature de type stalinien. Les syndicats, pour défendre leur pré carré et principalement les privilèges de leurs militants. Ce travail de sape produit son effet.

-          2 L’arrivé sur le marché du travail des deux générations d’enfant rois ! Habitués à l’écoute exclusive de leur bien être personnel, relevant d’une tendance hédoniste et égocentrique, ils souhaitent réaliser leurs rêves avec un minimum d’effort. En résumé : moins de travail, plus d’argent et plus de loisirs.

-          3 L’instillation de la sinistre idéologie woke dans la société française, qui parmi ses lubies crée aussi une propagande pour vivre sans (trop) travailler. Un exemple caricatural, comme le personnage lui-même : la célèbre écoféministe Sandrine Rousseau, a trouvé une autre pépite, écrivant un opuscule « Eloge de la paresse » Sans commentaires !


Enfin, une autre particularité française : l’obésité de sa fonction publique. Or, si la présence au travail de certains de ces cadres et employés du service public est de 35 heures, le travail effectif et beaucoup moins long. Il suffit de lire le bien connu livre « Absolument de-bor-deé» écrit sous pseudonyme de Zoe Shepard, cadre dans la fonction publique territoriale.

-          Ou d’écouter les anecdotes de ceux, comme moi, qui ont eu l’occasion de travailler avec des fonctionnaires de ce type.

Je souligne que je vise uniquement les administratifs, de tous niveaux, ceux qui forment la bureaucratie lourde, sclérosée et paralysante, ce sont eux la catégorie des gens qui « emmerdent les Français » pour citer la phrase du président Pompidou en s’adressant à  Jacques Chirac. Or, comme on peut le constater, c’est toujours  cette catégorie qui est prompte à des manifs, articles, débats, toujours pour défendre leurs privilèges et en premier lieu celui de faire le minimum du travail.

Pour revenir à ce projet de loi concernant le passage à l’âge légal de 64 ans. Cette loi et notoirement insuffisantes pour assurer l’avenir du régime de retraite par répartition. Car il ne prévoit pas la mise à plat des énormes et souvent injustifiés avantages des « régimes spéciaux » ceux qui plombent le plus les comptes. Un léger aperçu de cette énorme injustice :

Retraites moyennes des salariés

RATP                                               3705  euro

Industrie électrique et gazière  3592 euro

SNCF                                              2636 euro

Fonctionnaires de l’Etat             2206 euro

Moyenne des Français               1496 euro

Mais quel gouvernement aura un jour le courage de s’attaquer à ces bastions du syndicalisme destructeur capable de paralyser l’activité économique de tout le pays ?

 

lundi 6 février 2023

DICTATURE DES ENFANTS ROIS

 

Tous le monde connait des nombreux exemples de manifestations des enfants qui se comportent comme de petits tyrans domestiques : des exigences démesurées, des comportement égocentriques exacerbés, des caprices répétés et de dimensions hors normes etc.

L’explication est simple : après la guerre et les privations inhérentes à cette époque a suivi la période appelée « les 30 glorieuses » avec l’arrivée des couches socio-économique aisées ou en tout cas avec des situations matérielles correctes. On ajoute l’émancipation des femmes qui ont investi massivement le marché de travail, souvent avec des situations intéressantes, mais qui demandent un investissement personnel donc moins de temps à accorder aux enfants.

Tout ce changement sociologique a eu comme effet, dans beaucoup de familles, l’orientation vers un choix de facilité : la compensation de leur absence de temps accordé à l’éducation et même une absence physique auprès d’eux, par l’acceptation de toutes les exigences de ces derniers et/ou en leurs accordant des facilités pécuniaires au-delà du raisonnable.

A cela s’ajoute l’invasion d’une idéologie massive et invasive de la part d’une frange extrémiste de la gauche « éveillée » (traduction de la sinistre idéologie « woke ») qui parmi d’autres dérives, imposent la sanctuarisation des enfants dans un groupe minoritaire qui est « opprimé » : pas question d’une fessée, d’une punition et récemment même la réprimande « vas dans ta chambre » est un délit punissable ! Le ridicule ne tue pas…

Nous constatons l’arrivée de la deuxième génération de ces enfants rois à l’âge adulte ; avec quelles conséquences ?

Je pense que le résultat de cette situation a conduit à la formation de trois groupes :

-          Le premier, heureusement minoritaire, est constitué par de jeunes qui ont perdu le sens d’intégration de la société. Désorientés ou subissant une néfaste influence de leur entourage, ils ne peuvent pas s’assurer personnellement et terminent sans aucune formation, sans repères, souvent sous l’emprise des drogues ou alcool, d’autres se réfugiant dans la dépendance de leurs parents ou proches.

-          Par contraste, une autre catégorie, ce sont des jeunes ambitieux, dotés intellectuellement, qui font des brillantes études et arrivent à des situations élevées. Ils ont un comportement onirique, infatués, marqué par leur supériorité (effective ou supposée) ils n’acceptent pas que leurs paroles ou actions puissent être critiqués. Les nouveaux tyrans qui se manifestent dans des domaines variés : les divas dans les médias, des ténors dans la politique, des arrivistes dans les domaines économiques, des mandarins dans la recherche et j’en passe.

-          Enfin les plus nombreux, les moyens. Ils ont passé des études et ils sont dans le marché du travail dans des situations plus ou moins intéressantes. Le statut d’anciens rois s’est évaporé. Ils sont obligés d’accepter d’être dans une hiérarchie, d’avoir de supérieurs dont ils doivent exécuter les ordres, des instructions ou protocoles de travail. Situation qui devient inconfortable ; certains refusent de travailler, d’autres font le « minimum syndical » d’autres se réfugient dans une aventure individuelle avec plus ou moins de succès. « Grâce » à cette dernière catégorie, nous subissons une situation paradoxale : avec près de 6 millions de chômeurs (classes A, B et C confondues) nous avons des centaines de milliers de postes disponibles qui ne trouvent pas de candidats. Et quant à ceux qui sont quand même obligés de travailler, le résultat et navrant : une détérioration marquée et inquiétante de la qualité des services partout, dans tous les domaines. Situation tragique qui handicape fortement le pays et son avenir.

Qu’on ne se méprenne pas sur mes intentions ! Je suis loin de généraliser, en incriminant la masse de jeunes qui effectuent un travail remarquable et utile pour eux même et pour la société. Mais la proportion des ex-enfants rois est quand même suffisamment importante pour que le problème soit posé sans malheureusement pouvoir espérer voire une solution. Car, soyons conscients ! L’avenir proche sera de plus en plus difficile, même douloureux et demandant des efforts et sacrifices. Quelle capacité aurons ces nouveaux et anciens-nouveaux adultes pour se confronter aux réalités ? Bonne question dont les parents et les idéologues de « l’éducation bienveillante » ont à répondre.

Sorel Zissu, le 5 février 2022

Sur le même sujet j’ai trouvé un article publié récemment par le Figaro, mais destiné uniquement aux abonnés :  https://www.lefigaro.fr/actualite-france/parents-bienveillants-enfants-tyrans-20200712