lundi 6 février 2023

DICTATURE DES ENFANTS ROIS

 

Tous le monde connait des nombreux exemples de manifestations des enfants qui se comportent comme de petits tyrans domestiques : des exigences démesurées, des comportement égocentriques exacerbés, des caprices répétés et de dimensions hors normes etc.

L’explication est simple : après la guerre et les privations inhérentes à cette époque a suivi la période appelée « les 30 glorieuses » avec l’arrivée des couches socio-économique aisées ou en tout cas avec des situations matérielles correctes. On ajoute l’émancipation des femmes qui ont investi massivement le marché de travail, souvent avec des situations intéressantes, mais qui demandent un investissement personnel donc moins de temps à accorder aux enfants.

Tout ce changement sociologique a eu comme effet, dans beaucoup de familles, l’orientation vers un choix de facilité : la compensation de leur absence de temps accordé à l’éducation et même une absence physique auprès d’eux, par l’acceptation de toutes les exigences de ces derniers et/ou en leurs accordant des facilités pécuniaires au-delà du raisonnable.

A cela s’ajoute l’invasion d’une idéologie massive et invasive de la part d’une frange extrémiste de la gauche « éveillée » (traduction de la sinistre idéologie « woke ») qui parmi d’autres dérives, imposent la sanctuarisation des enfants dans un groupe minoritaire qui est « opprimé » : pas question d’une fessée, d’une punition et récemment même la réprimande « vas dans ta chambre » est un délit punissable ! Le ridicule ne tue pas…

Nous constatons l’arrivée de la deuxième génération de ces enfants rois à l’âge adulte ; avec quelles conséquences ?

Je pense que le résultat de cette situation a conduit à la formation de trois groupes :

-          Le premier, heureusement minoritaire, est constitué par de jeunes qui ont perdu le sens d’intégration de la société. Désorientés ou subissant une néfaste influence de leur entourage, ils ne peuvent pas s’assurer personnellement et terminent sans aucune formation, sans repères, souvent sous l’emprise des drogues ou alcool, d’autres se réfugiant dans la dépendance de leurs parents ou proches.

-          Par contraste, une autre catégorie, ce sont des jeunes ambitieux, dotés intellectuellement, qui font des brillantes études et arrivent à des situations élevées. Ils ont un comportement onirique, infatués, marqué par leur supériorité (effective ou supposée) ils n’acceptent pas que leurs paroles ou actions puissent être critiqués. Les nouveaux tyrans qui se manifestent dans des domaines variés : les divas dans les médias, des ténors dans la politique, des arrivistes dans les domaines économiques, des mandarins dans la recherche et j’en passe.

-          Enfin les plus nombreux, les moyens. Ils ont passé des études et ils sont dans le marché du travail dans des situations plus ou moins intéressantes. Le statut d’anciens rois s’est évaporé. Ils sont obligés d’accepter d’être dans une hiérarchie, d’avoir de supérieurs dont ils doivent exécuter les ordres, des instructions ou protocoles de travail. Situation qui devient inconfortable ; certains refusent de travailler, d’autres font le « minimum syndical » d’autres se réfugient dans une aventure individuelle avec plus ou moins de succès. « Grâce » à cette dernière catégorie, nous subissons une situation paradoxale : avec près de 6 millions de chômeurs (classes A, B et C confondues) nous avons des centaines de milliers de postes disponibles qui ne trouvent pas de candidats. Et quant à ceux qui sont quand même obligés de travailler, le résultat et navrant : une détérioration marquée et inquiétante de la qualité des services partout, dans tous les domaines. Situation tragique qui handicape fortement le pays et son avenir.

Qu’on ne se méprenne pas sur mes intentions ! Je suis loin de généraliser, en incriminant la masse de jeunes qui effectuent un travail remarquable et utile pour eux même et pour la société. Mais la proportion des ex-enfants rois est quand même suffisamment importante pour que le problème soit posé sans malheureusement pouvoir espérer voire une solution. Car, soyons conscients ! L’avenir proche sera de plus en plus difficile, même douloureux et demandant des efforts et sacrifices. Quelle capacité aurons ces nouveaux et anciens-nouveaux adultes pour se confronter aux réalités ? Bonne question dont les parents et les idéologues de « l’éducation bienveillante » ont à répondre.

Sorel Zissu, le 5 février 2022

Sur le même sujet j’ai trouvé un article publié récemment par le Figaro, mais destiné uniquement aux abonnés :  https://www.lefigaro.fr/actualite-france/parents-bienveillants-enfants-tyrans-20200712

 

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