J’ai assisté à une réunion-débat avec
Monsieur Hubert Védrine, ancien conseiller et porte parole du Président Mitterrand,
occupant ultérieurement le poste de
Ministre des Affaires Etrangères dans le gouvernement de M. Jospin. Dans un
mot, un grand et pur socialiste. A l’époque, il y en avait pas mal, aujourd’hui on les cherche à la bougie.
Cette conférence, sous le titre « Le
monde au défi » avait lieu dans une prestigieuse salle de l’agglomération
nancéienne. Bien qu’ayant quelques points de divergence de fond avec certaines de
ses prises de position dans le passé, je reconnais à H Védrine une finesse d’analyse
dans les problème de géopolitique donc j’étais vivement intéressé de l’écouter..
Mais j’étais loin, très-très loin de
m’attendre à des révélations aussi fortes, aussi dissonante, même paradoxales
de la part d’un homme appartenant à la gauche, de plus un « bébé Mitterrand »
et ancien diplomate et ministre socialiste.
Toutes ses positions étaient en contradiction, en opposition frontale avec les
discours lénifiants, dégoulinant de bons sentiments, et totalement déconnectées
des réalités, assénées par la gauche actuelle et ses sbires journalistiques,
toujours à l'affût pour démasquer et mettre au pilori les « nouveau réacs »,
les populistes, et la « fâchosphère »
D’abord sur le populisme ; il
soutient, (chose que pour moi est une évidence depuis des lustres), que le mot
populiste définit le peuple, plus précisément un peuple qui n’a plus confiance
dans ses dirigeants ! Quel homme politique récent aurait le courage d’une
telle définition ? D’une seule phrase, il déculpabilise les mouvements populistes
européens qui sont décriés à la longueur de journée par ses « camarades » de la
kirielle des partis, groupuscules et
sectes de gauche et leurs larbins scribouillards. Quand je parle de
kirielle, c’est pour faire l’économie d’écriture ; tellement les
groupuscules issus du Parti Socialiste démoli et réduit en poussière par les soins de
l’ex-président Hollande sont nombreux. Hollande a réussi avec beaucoup de brio à
liquider le PS, ce que toute la droite, la droite de la droite, les extrémistes
de tout bord et tout ce que la France compte des « réacs » et « néo
réacs » n’ont pas réussi pendant
des décennies. Il faut mettre au moins
ce point positif au bilan de ce pauvre Hollande…
Fermons la parenthèse. De mon point de vue, la plus importante de ces prises de positions'est focalisée sur le problème migratoire.
D’abord,
il a bien précisé les choses d’une manière claire et sans ambages.Il a fait une
nette distinction entre les réfugiés
politiques (mais des vrai réfugiés réellement menacés et persécutés dans leur
pays d’origine) que l'Europe a le devoir d’accueillir et les migrants économiques dont l’arrivé et dommageable pour tout
le monde : les pays d’accueil comme les pays de départ. Il a précisé l’origine
de la vague d’immigration qui submerge l’Europe (le mot submerge m’appartiens) :
des réseau de type mafieux, qui « récoltent » des hommes avec des
promesses illusoires, ils organisent des bateaux de fortune ajoutant 2-3 femmes
avec enfants et quelques mineurs mis en avant pour faire beau pour les photos
des journalistes, après quoi ils avertissent les bateaux des ONG pour récupérer
la « marchandise » en toute quiétude. Sans le dire ouvertement, le
message subliminal c’était clair : les ONG soit-disant humanitaires sont
des complices des réseaux mafieux. Pour ma part, je ne serais pas étonné d’apprendre
qu’une partie des sommes exorbitantes générés par ce commerces (je crois qu’il
a parlé de milliard de dollars) ne soient pas partagés avec les dites ONG. Mais ce soupçon n’engage
que moi.
La cerise sur le gâteau, la
déclaration choc, c’étais vers la fin. Il appelle à une entente européenne, une
cogérance, pour régler ce problème de l’immigration clandestine. Mais par quel
moyen ? Une flotte militaire européenne,
qui doit bloquer les ports de départ des dites embarcations !
(il a pris soin de préciser : bloquer et pas couler) Ceci serait un signal
fort pour juguler les flots d’immigrants des pays d’Afrique.
Enfin, il a martelé une vérité que d’autres
(les mêmes) s’efforcent de mettre sous le tapis. Le problème majeur de l’Afrique
c’est le problème démographique dont les dirigeants de ces pays même eux-mêmes sont
conscients. Mais il y a le frein religieux pour les zones peuplées d’habitants
musulmans. Et j’ajoute pour ma part qu’un deuxième fléau de l’Afrique c’est une
corruption endémique, deux grands freins qui empêchent la majorité des pays de ce
continent à se développer et à nourrir leurs citoyens.
Enfin, M. Vedrine il a cité l’ex Président des USA, Obama qui a
déclaré dans un déplacement en Afrique (de mémoire) : il faut finir avec vos
plaintes et gémissements, des accusations sur la colonisation etc. Vous êtes
indépendants depuis des décennies, les problèmes vous concernent vous et pas les
autres, c’est à vous de les résoudre ! M. Védrine a rajouté qu’une telle
déclaration était possible de la part d’Obama en raison de sa couleur de peau,
aucun autre dirigeant occidental n’aurait pu l’assumer sans être traité de raciste,
néocolonialiste, etc.
Voilà un langage clair, que j’approuve
de deux mains. Et, pour une fois, voilà un (ex) diplomate qui ne manie pas à l’excès
la langue de bois et le politiquement correct. Félicitations !
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