Aujourd’hui, je traîne péniblement mes guêtres pour aller voter au
deuxième tour des élections présidentielles. Pour voter, ce n’est pas le mot,
plutôt pour ne pas voter, car pour la première fois, je jetterai une enveloppe
blanche dans l’urne pour exprimer le dégoût qui m’inspire le spectacle dégradant, humiliant, le spectacle de foire que
nous avons subi tout au long de cette campagne électorale.
Une quantité de commentateurs et de citoyens dénoncent la piètre
qualité des politiciens, ceux qui sont au pouvoir, comme ceux d’opposition ;
et ceci à juste titre. Mais personne ne se demande pourquoi avons-nous ce type
de personnes qui nous gouvernent, qui ont gouverné, ou qui aspirent nous
gouverner.
Car une évidence me saute aux yeux. Mais bon sang, nous avons les
politiciens que nous méritons ! Et nous les méritons pleinement.
Car que s’est-il passé pendant cette pénible campagne ?
D’abord la majorité des journalistes et commentateurs nous ont abrégés
avec des histoires, souvent tirées du caniveau, sur des sujets calomnieux ou
dégradants à l’égard des candidats. Que ces histoires soient vraies,
partiellement vraies ou totalement fausses, ce n’est pas la question. De les
passer sous silence, ce n’est non plus ce que je veux dire. Mais s’obstiner maladivement, vicieusement, sans pudeur et sans arrêt à
ressasser ces anecdotes c’est une
manière de procéder digne des pires tabloïds de gare.
Avec quel résultat ? D’occulter au maximum les programmes des
candidats, sommes toute ces programmes qui définissent la ligne politique,
socio-économique et sociétale que ces candidats promettent pour la marche du
pays pendant les 5 ans à venir.
Quelle influence pour les électeurs de base, soit la majorité d’entre
nous ? On s’est contenté de nager avec volupté dans ces eaux
pestilentielles, à goûter tous les détails peu ragoûtants sur la famille, sur
les habits, sur l’orientation sexuelle, sur leur pratique religieuse, sur les
accointances passés ou à venir, même sur les restaurants préférés et j’en
passe. Quant au contenu des programmes, chacun s’est contenté de cueillir quelques
bribes, surtout les bribes qu’ils voulaient entendre et que certains candidats,
comprenant le jeu ou participant à ce
jeu, leur jetaient voluptueusement dans la besace.
Le résultat fut logique. La grande majorité de nos concitoyens se sont
rués sur les promesses les plus intenables quelques fois mêmes avec des
conséquences dangereuses, ce qu’on nomme des promesses populistes. Mais populisme
dans le mauvais sens du mot. (Car il y a un sens plus noble, celui de la
défense des véritables intérêts du peuple) En quelques mots : français, je
vous promets de travailler moins et moins longtemps, de gagner plus d’argent,
de payer moins d’impôts, d’avoir plus de loisirs et de vivre dans une France- Arcadia
Felice- complètement isolée du reste du monde !
Et presque moitié du corps électoral a mordu à ce hameçon, comme les
poissons destinés à se faire déguster en friture.
D’autres électeurs, souvent désabusés à juste titre par des promesses
non tenues, se sont jetés corps et âme vers un nouveau venu, avec une physique
de jeune premier et des airs d’envoyé messianique qui envoyait des paroles de
Merlin Enchanteur à un public aux anges.
Voilà qui sommes nous, que sommes nous devenus, électeurs français. Et
nous aurons en retour ce que nous méritons.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire