samedi 6 mai 2017

TRISTESSE ET DESENCHANTEMENT

Aujourd’hui, je traîne péniblement mes guêtres pour aller voter au deuxième tour des élections présidentielles. Pour voter, ce n’est pas le mot, plutôt pour ne pas voter, car pour la première fois, je jetterai une enveloppe blanche dans l’urne pour exprimer le dégoût qui m’inspire le spectacle  dégradant, humiliant, le spectacle de foire que nous avons subi tout au long de cette campagne électorale.
Une quantité de commentateurs et de citoyens dénoncent la piètre qualité des politiciens, ceux qui sont au pouvoir, comme ceux d’opposition ; et ceci à juste titre. Mais personne ne se demande pourquoi avons-nous ce type de personnes qui nous gouvernent, qui ont gouverné, ou qui aspirent nous gouverner.
Car une évidence me saute aux yeux. Mais bon sang, nous avons les politiciens que nous méritons ! Et nous les méritons pleinement.
Car que s’est-il passé pendant cette pénible campagne ?
D’abord la majorité des journalistes et commentateurs nous ont abrégés avec des histoires, souvent tirées du caniveau, sur des sujets calomnieux ou dégradants à l’égard des candidats. Que ces histoires soient vraies, partiellement vraies ou totalement fausses, ce n’est pas la question. De les passer sous silence, ce n’est non plus ce que je veux dire. Mais s’obstiner  maladivement,  vicieusement, sans pudeur et sans arrêt à ressasser ces anecdotes  c’est une manière de procéder digne des pires tabloïds de gare.
Avec quel résultat ? D’occulter au maximum les programmes des candidats, sommes toute ces programmes qui définissent la ligne politique, socio-économique et sociétale que ces candidats promettent pour la marche du pays pendant les 5 ans à venir.
Quelle influence pour les électeurs de base, soit la majorité d’entre nous ? On s’est contenté de nager avec volupté dans ces eaux pestilentielles, à goûter tous les détails peu ragoûtants sur la famille, sur les habits, sur l’orientation sexuelle, sur leur pratique religieuse, sur les accointances passés ou à venir, même sur les restaurants préférés et j’en passe. Quant au contenu des programmes, chacun s’est contenté de cueillir quelques bribes, surtout les bribes qu’ils voulaient entendre et que certains candidats, comprenant  le jeu ou participant à ce jeu, leur jetaient voluptueusement dans la besace.
Le résultat fut logique. La grande majorité de nos concitoyens se sont rués sur les promesses les plus intenables quelques fois mêmes avec des conséquences dangereuses, ce qu’on nomme des promesses populistes. Mais populisme dans le mauvais sens du mot. (Car il y a un sens plus noble, celui de la défense des véritables intérêts du peuple) En quelques mots : français, je vous promets de travailler moins et moins longtemps, de gagner plus d’argent, de payer moins d’impôts, d’avoir plus de loisirs et de vivre dans une France- Arcadia Felice- complètement isolée du reste du monde !
Et presque moitié du corps électoral a mordu à ce hameçon, comme les poissons destinés à se faire déguster en friture.
D’autres électeurs, souvent désabusés à juste titre par des promesses non tenues, se sont jetés corps et âme vers un nouveau venu, avec une physique de jeune premier et des airs d’envoyé messianique qui envoyait des paroles de Merlin Enchanteur à un public aux anges.

Voilà qui sommes nous, que sommes nous devenus, électeurs français. Et nous aurons en retour ce que nous méritons. 

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