Mon cher ami,
Tu connais mes sentiments te concernant, tu ne sais pas probablement pas
la nature et l’amplitude de mon admiration pour toi, pour ton humanisme, ton
ouverture d’esprit, pour ton abnégation envers tes proches, tes patients, je
suppose aussi pour tes amis. Et pour d’autres qualités, je ne les énumère pas
içi.
Tu ne sais probablement pas que tes remarques, tes mots et tes prises
de position dans des domaines diverses
comptent pour moi et je les analyse en profondeur.
Il y a quelques temps, c’est la dernière fois que nous nous sommes vus,
c’était dans un rassemblement d’amis, nous n’avons pas eu beaucoup de temps
pour se parler en tête à tête.
J’ai retenu quelques remarques, j’ose dire des petites ou moins petites
reproches qui, venant de toi, prenaient une importance particulière ; je
souhaitais y répondre, ceci m’a demandé un peu de temps, pris dans l’engrenage
de la vie quotidienne qui nous phagocyte quelques fois plus que de coutume.
Je me rappelle que tu m’as reproché, avec ta douceur et ta gentillesse
habituelle une radicalisation dans mes écrits sur mon blog que tu as consulté
quelques fois. Oui, je te donne raison,
je me suis radicalisé. Mais comment être serein, détaché, avec de la paix dans
l’âme, se croyant vivre dans une sorte « d’Arcadia Felice » quand
toute une partie de l’univers se radicalise bien plus fort, bien plus bestial
et sanguinaire qu’on n’aurait jamais pensé se produire. Comment se retirer dans
sa bulle (plus difficile pour moi, mon tempérament est de loin plus
bouillonnant que le tien) quand partout dans le monde, à l’extérieur de notre
pays aussi bien que chez nous et dans le plus proche voisinage, la
« radicalisation » (pour reprendre ton expression) prend des
dimensions de plus en plus agressives, violentes, sans aucune retenue, sans
limites humainement acceptables ? Et ceci se remarque même dans des banals
aspects de la vie quotidienne, jusqu’aux rassemblements haineux sans compter
les exactions, crimes et horreurs incessantes dans diverses et multiples lieux et
occasions dans le monde. Je n’ai pas besoin d’entrer dans les détails, tu me
comprend.
Tu m’as dis aussi que je risque de heurter certaines sensibilités
par mes écrits. Je ne comprends pas qui peut être heurté par des écrits qui,
bien que polémiques, ne sont pas destinés aucunement aux gens de bien (et de
probité, comme disent certains) mais au contraire, ils sont là faire le
distinguo net et précis entre tous ceux qui veulent le bien des proches, des
autres moins proches et à la limite de toute l’humanité et les gens, groupes ou groupuscules que je condamne.
Enfin, tu m’as redis ce que j’écoute de partout : dans les temps
présents, quand des forces avec des buts disons…maléfiques (ce ne sont pas tes mots, je les traduis
comme çà) apparaissent et se développent, je ne dois pas hurler avec les loups. Mais, mon bien cher ami,
comment expliquer que ces forces ont un si grand succès, ont une audience si
forte dans les populations partout dans le monde ? Qui les alimentent et
les renforcent ? Eh bien ce sont exactement ceux que je dénonce !
Et qui, par inadvertance, par un angélisme mal compris bien que de toute bonne foi ont encouragés leur essor depuis trop longtemps ? C’est difficile à dire, ce sont des gens comme toi et moi et bien d’autres. Il faut se dessiller les yeux, nous avons une grande responsabilité, collectivement, dans cet environnement et nous tous, particulièrement toi et moi, nous allons payer un lourd et douloureux tribut pour nos erreurs et ceux des gens comme nous.
Et qui, par inadvertance, par un angélisme mal compris bien que de toute bonne foi ont encouragés leur essor depuis trop longtemps ? C’est difficile à dire, ce sont des gens comme toi et moi et bien d’autres. Il faut se dessiller les yeux, nous avons une grande responsabilité, collectivement, dans cet environnement et nous tous, particulièrement toi et moi, nous allons payer un lourd et douloureux tribut pour nos erreurs et ceux des gens comme nous.
Voilà ce que je souhaitais te dire, en toute sincérité et avec toute
mon amitié qui t’est acquise.
Sorel
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