De prime abord, analysons la situation de la gauche française (la
gauche modéré, pas l’extrême gauche) depuis la fin de la deuxième guerre
mondiale.
Un constat primordial, l’irruption (pour des raisons plutôt
géopolitiques), d’un Parti Communiste Français quasi hégémonique, un des partis
communistes les plus rétrogrades et sclérosés par rapport à ses semblables
européens et totalement soumis à Moscou par l’intermédiaire du réseau tutélaire,
Kominform. La suprématie idéologique de ce parti fut tellement écrasante, son
réseaux sous contrôle comprenant des syndicats (la CGT) des associations et « mouvement
de masse » tellement nombreuses et
puissantes, que les branches politiques de la gauche modérée (en principal la
SFIO) ne pouvaient pas y échapper. Sans compter une adhésion massive de la grande
majorité des intellectuels : une partie par idéal, une autre partie par
calcul carriériste et enfin une dernière partie qui s’efforçait de faire oublier une certaine complicité avec
Vichy et la collaboration.
Dans ce contexte, la gauche, les socialistes en position de faiblesse
se sont fait inoculer l’idéologie marxiste-léniniste
à forte dose. Et cette idéologie a persisté et persiste toujours, malgré le déclin
continu et inexorable d’un PCF dont les cadres se sont éparpillés partout, soit
vers le socialisme, soit vers un activisme anticommuniste et même vers l’extrême
droite et l’islamisme..
Conclusion, le socialisme français n’a jamais fait son Bad Godesberg,
contrairement aux autres partis de gauche européens. Pour ceux qui ne
connaissent pas l’expression « faire son Bad Godesberg », il s’agit de la localité allemande où il a eu en 1959 le
congrès du Parti Social-démocrate Allemand (SPD) qui a marqué la rupture nette
et définitive avec le marxisme. Mue qui lui a réussi, devenant un des deux plus
grands partis de gouvernement allemand, la même mue qui a réussi à la gauche
anglaise avec le New Labour de Tony Blair. En parenthèse, le rétropédalage du
parti Travailliste Anglais avec la récente prise du pouvoir par le déjanté
James Corbin qui a dérivé vers un marxisme tiers-mondiste, lui confère des échecs
électoraux successives et donne une garantie de maintien dans un purgatoire pour une grande
période.
Mais cette parenthèse me permet d’expliquer la faiblesse continuelle du
socialisme français, les mêmes causes produisant les mêmes effets : la doctrine
marxiste égale un échec garanti.
Il a fallu l’émergence d’un grand politicien d’extrême droite pour ressusciter
le Parti Socialiste et le faire arriver au pouvoir pour une période
relativement courte. François Mitterrand, le pétainiste ripoliné en socialiste,
homme d’une intelligence supérieure et d’un machiavélisme inégalé a réussi de
faire la main basse sur un SFIO en déliquescence et le refaçonner à sa manière.
Mais la période d’or, l’apogée d’un P. S. fort et dominant le paysage politique
français fut assez courte. Mitterrand lui-même, d’une part conscient de la
faiblesse structurelle de cette formation et surtout désirant de montrer que
sans lui, l’remplaçable souverain, le PS
ne pourra pas survivre, a organisé
volontairement la déchéance du parti. Comment ?
En s’entourant d’une cour de fidèles ternes, sans envergure, arrivistes aux
petits pieds et surtout animés de haines et détestations réciproques. Et en
tuant politiquement les personnalités qui aurait pu faire la transition vers
une social-démocratie moderne et efficace ; je pense particulièrement à
Michel Rocard.
Et nous voilà à cette fin pitoyable, d’un parti sans leader mais avec une
multitude de factions, coteries, sectes avec leurs gourous, tous en guerre les
uns contre les autres. Et le pompon, un (encore) Président d’une incroyable
nullité, réussissant de créer la plus grande coalition de frondeurs contre lui.
La descente aux enfers de la gauche française lui offre de longues années
de faiblesse, sans aucun horizon, n’arrivant se défaire des oripeaux d’un
marxisme obsolète qui a échoué partout dans le monde. La messe est dite…
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