mardi 6 mars 2012

LES ISLAMISTES REVENT DE DEMOCRATIE DIXIT NEW YORK TIMES.

Nous connaissons tous le penchant filo-islamiste de la bobocratie française et particulièrement parisienne ; c’est inutile d’énumérer les exemples, ils sont trop nombreux et archiconnus de la majorité des gens.
La nouvelle alliance rouge-vert, c’est à dire la propagande et l’enrôlement des islamistes par les hérauts de la 4-e internationale, ces déviants du trotskisme (car Trotski n’était nullement un grand admirateur des religions) est un peu moins connue. J’aurai l’occasion de revenir sur le sujet à une prochaine occasion.
Mais en lisant un article du New York Times, même sachant bien qui est cet organe de presse de la gauche made in USA, les bras me tombèrent. Cet article, parfaitement dans le style de « l’agit prop » soviétique, est intitulé « Les islamistes tunisiens rêvent de démocratie» (1) avec le sous-titre « Leur crédo : bâtir un modèle pour le monde arabe » Passons encore sur le titre, déjà bien prometteur, mais le contenu a de quoi faire peur pour l’avenir de notre civilisation (sans aucune allusion à la polémique Guéant…)
L’auteur, Anthony Shadid, est décédé depuis ; je sais, « mortuis nihil nissi bene », mais même la mort n’excuse pas de telles énormités et contrevérités (euphémisme), encore plus s’il était en service commandé, ce que la lecture de l’article me fait croire. Je vous laisse juges.
En toile de fond, il prend comme exemple un islamiste tunisien, Saïd Ferjani, de retour dans le pays après 22 ans d’exil en Grande Bretagne avec comme mission « bâtir une démocratie dirigée par les islamistes, qui serait un modèle pour le monde arabe » ! Mais le morceau de résistance de l’article ne fait que commencer.
Partant du postulat (évident) de la situation arriérée du monde musulman, M. Shadid fait l’apologie du créateur des Frères musulmans, Hassan al Banna et de son fanatique émule Sayyid Qutb, exécuté par Nasser en 1966. Voilà sa conception d’une société basée sur l’islam : « L'islam est un ordre intégré complet, dit-il, un axe fixe autour duquel tourne la vie dans un ordre précis. »Tout doit être régenté par l'autorité divine, non par des décisions humaines. « Cela s'applique au mariage, à la nourriture, à l'habillement, aux contrats, à toute activité et travail, à toutes les relations sociales et commerciales, à tous les us et coutumes. ». Voilà le type de démocratie que l’auteur de New York Times nous présente come modèle et, pour le lecteur averti tout est clair, pas besoin de commentaires.
Roger Paul Droit dans un article « Le Maître à penser de l’islamisme radical » (2) donne la mesure de « l’ aura » dont Sayyid Qutb bénéficiait : « Khomeyni vénérait sa mémoire, l'Iran a d'ailleurs émis un timbre à son effigie. Les dirigeants du Soudan se réclament de lui, aussi bien que les groupes islamiques armés (GIA) d'Algérie. Les talibans l'enseignaient à Kaboul. Oussama ben Laden lui-même fut un des étudiants de Mohammed Qutb, son frère, éditeur de la version autorisée des 4 000 pages de l'œuvre principale de Sayyid. Ayman Al-Zawahiri, théoricien et héritier de Ben Laden est un de ses disciples les plus directs. » La messe est dite…
Revenant au fond du sujet, M. Shadid nous affirme que ce sont précisément les nombreuses lectures de Sayyid Qutb qui inspirent Rachid Ghannouchi, créateur du parti islamiste Ennahda, gagnant des récentes élections tunisiennes. Le même Ghanouchi qui est présenté dans l’article de NYT comme « prêcheur d’un islamisme plus ouvert et tolérant », étiquette dont nos propre « penseurs » es-islam et une quantité de journalistes se pressent aussi de lui accorder. Il n’est pas nécessaire d’être un grand sorcier pour comprendre quel genre de démocratie (à la sauce islamiste) M. Ghanoucci et consorts préparent pour le peuple tunisien.
Les éléments décrits ci-dessus suffisent pour définir l’orientation idéologique de l’article ; mais l’auteur ne s’arrête pas en si bon chemin. Il appelle au secours l’égyptien Yussuf al-Qaradawi défini comme « rangé du coté des progressistes.»
Qui est Al-Qaradawi ? Prédicateur et chef de file très écouté des Frères Musulmans, chef du Conseil Européen de la Fatwa et de la Recherche, il fut déchu de la nationalité égyptienne il y 30 ans après l’assassinat du président Saddate.
Quel genre de progressisme ? Prenons connaissance de la personnalité et des écrits d’al-Qaradawi,
en survolant sa position sur des thèmes majeures de l’islam, extraits de Wikipédia (3) et autre supports. (Traduction libre des textes en anglais par le soussigné)
Sur la charia : la Charia ne peut pas s’adapter aux valeurs humaines changeantes car elle est une norme immuable qui doit être appliquée de manière absolument conforme.
Sur la cohabitation entre la religion et l’Etat : il condamne la séparation de l'état de la religion car l’islam est un système unitaire entre ‘ibadah (le culte) et Shari’ah (la législation). Accepter la sécularisation c’est l’abandon de la Charia, un déni des conseils divins et le rejet des commandements d’Allah, donc de l’apostasie pur et simple.
Sur l’apostasie : la peine de mort n’est pas applicable à l’apostat en toute situation. Elle peut être annulée ou reportée si une nécessité impose son annulation ou son report. (NB :Quel humanisme…)
Sur les attentats suicides : les « opération martyrs sont l'arme que Dieu a donné aux pauvres pour combattre les forts. C'est la compensation divine »
Sur les juifs : Tout au long de l'histoire, Allah a imposé aux [Juifs] des personnes qui les puniraient de leur corruption. Le dernier châtiment a été administré par Hitler. Avec tout ce qu'il leur a fait - et bien qu'ils [les Juifs] aient exagéré les faits -, il a réussi à les remettre à leur place. C'était un châtiment divin.
Nous possédons suffisant de matière grise pour entrevoir le « progressisme» du personnage en compagnie duquel le citoyen éclairé peut bien « rêver » de démocratie, n’est pas ?
Enfin, le dernier appelé comme « rempart» de cette brillante démonstration c’est un personnage mieux connu dans le landerneau européen : c’est Tarik Ramadan, accessoirement petit fils de Hassan al Banna, l’homme à deux visages, le Janus de la pensée islamiste. Pour le frère Tariq, Al-Qaradawi est « un grand savant auquel il voue un profond respect. » Je lui remercie pour cette marque de déférence, mais l’auteur de NYT, omet de détailler ses pensées, hormis un très subtil distinguo entre l’ancien idéal des Frères « Al-sama wa ta’a (entendre et obéir) et une conception plus moderniste, adapté d’après lui à la nouvelle génération.
Je remplace M. Shadid et le N Y T pour vous brosser quelques idées du nouveau Ramadan (qui contrairement au vin, n’a pas l’air de se bonifier) :
- Il se défie de l'idée de laïcité, "simple étape", dit-il, dans une "tradition française" qui vient elle-même d'une "histoire à laquelle les musulmans n'ont pas contribué". Bien sur qu’ils ‘ont as contribué, mais ils essayent de contribuer au détricotage de cette loi, avec la participation de certains de nos leaders politiques.
- A propos de Ben Laden, on lit, dans tel quotidien sud-fribourgeois Lagruyère, qu'il reste à déterminer, selon lui, "à qui profite le crime" et que "la représentation diabolique que l'on se fait -de Ben Laden- sert peut-être d'autres desseins géostratégiques, économiques ou politiques" - ou quand on découvre, dans le même "lexique islamique", au mot "martyre", que "le martyre pour défendre sa conviction quand elle est opprimée -est- le vrai témoignage, ash-shahada, le signe de la sincérité et de la profondeur".
- Dans le même lexique toujours, le cas du FIS algérien, il ne trouve à lui reprocher que de menues "maladresses" et "erreurs politiques" et continue, six ans et quelques dizaines de milliers de morts plus tard, à saluer les "voix constructives et raisonnables" de ses principaux dirigeants.
Félicitons en cœur le grand New York Times pour nous avoir éclairé sur les bénéfices que l’islamisme nous apportera à tous et en particulier au rêve arabe pour un avenir démocratique.

Sorel ZISSU



(1) http://www.nytimes.com/2012/02/18/world/africa/tunisia-islamists-test-ideas-decades-in-the-making.html?pagewanted=all
(2) http://www.lepoint.fr/archives/article.php/30921
(3) http://fr.wikipedia.org/wiki/Youssef_al-Qarad%C3%A2w%C3%AE