lundi 29 septembre 2014

LETTRE A UN TRES BON AMI

Mon cher ami,
Tu connais mes sentiments te concernant, tu ne sais pas probablement pas la nature et l’amplitude de mon admiration pour toi, pour ton humanisme, ton ouverture d’esprit, pour ton abnégation envers tes proches, tes patients, je suppose aussi pour tes amis. Et pour d’autres qualités, je ne les énumère pas içi.
Tu ne sais probablement pas que tes remarques, tes mots et tes prises de position dans des domaines diverses  comptent pour moi et je les analyse en profondeur.
Il y a quelques temps, c’est la dernière fois que nous nous sommes vus, c’était dans un rassemblement d’amis, nous n’avons pas eu beaucoup de temps pour se parler en tête à tête.
J’ai retenu quelques remarques, j’ose dire des petites ou moins petites reproches qui, venant de toi, prenaient une importance particulière ; je souhaitais y répondre, ceci m’a demandé un peu de temps, pris dans l’engrenage de la vie quotidienne qui nous phagocyte quelques fois plus que de coutume.
Je me rappelle que tu m’as reproché, avec ta douceur et ta gentillesse habituelle une radicalisation dans mes écrits sur mon blog que tu as consulté quelques fois.  Oui, je te donne raison, je me suis radicalisé. Mais comment être serein, détaché, avec de la paix dans l’âme, se croyant vivre dans une sorte « d’Arcadia Felice » quand toute une partie de l’univers se radicalise bien plus fort, bien plus bestial et sanguinaire qu’on n’aurait jamais pensé se produire. Comment se retirer dans sa bulle (plus difficile pour moi,  mon tempérament est de loin plus bouillonnant que le tien) quand partout dans le monde, à l’extérieur de notre pays aussi bien que chez nous et dans le plus proche voisinage, la « radicalisation » (pour reprendre ton expression) prend des dimensions de plus en plus agressives, violentes, sans aucune retenue, sans limites humainement acceptables ? Et ceci se remarque même dans des banals aspects de la vie quotidienne, jusqu’aux rassemblements haineux sans compter les exactions, crimes et horreurs incessantes dans diverses et multiples lieux et occasions dans le monde. Je n’ai pas besoin d’entrer dans les détails, tu me comprend.
Tu m’as dis aussi que je risque de heurter certaines sensibilités par mes écrits. Je ne comprends pas qui peut être heurté par des écrits qui, bien que polémiques, ne sont pas destinés aucunement aux gens de bien (et de probité, comme disent certains) mais au contraire, ils sont là faire le distinguo net et précis entre tous ceux qui veulent le bien des proches, des autres moins proches et à la limite de toute l’humanité  et les gens, groupes ou groupuscules que je  condamne.
Enfin, tu m’as redis ce que j’écoute de partout : dans les temps présents, quand des forces avec des buts disons…maléfiques (ce ne sont pas tes mots, je les traduis comme çà)  apparaissent et se développent, je ne dois pas hurler avec les loups. Mais, mon bien cher ami, comment expliquer que ces forces ont un si grand succès, ont une audience si forte dans les populations partout dans le monde ? Qui les alimentent et les renforcent ? Eh bien ce sont exactement ceux que je dénonce ! 
Et qui, par inadvertance, par un angélisme mal compris bien que de toute bonne foi ont encouragés leur essor depuis trop longtemps ? C’est difficile à dire, ce sont des gens comme toi et moi et bien d’autres. Il faut se dessiller les yeux, nous avons une grande responsabilité, collectivement, dans cet environnement et nous tous, particulièrement toi et moi, nous allons payer un lourd et douloureux tribut pour nos erreurs et ceux des gens comme nous.
Voilà ce que je souhaitais te dire, en toute sincérité et avec toute mon amitié qui t’est acquise.

Sorel

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