PRIS EN ETAU ENTRE L’OFFENSIVE ISLAMISTE ET CELLE POPULISTE
Nous assistons impuissants, depuis environs deux décennies à une offensive des radicaux islamistes qui appliquent une tactique de coups de butoirs incessants et progressifs contre les lois républicaines et principalement contre la laïcité. Il s’agit principalement du mouvement salafiste qui prône ouvertement le retour à l’application de la charia sur nos territoires et des Frères Musulmans (dont la branche française est le UIOF, membre du CFCM !) qui, d’une manière plus subtile suggère aussi la suprématie des lois coraniques par rapport aux lois civiles.
Les forces et les partis démocratiques, aussi bien que les institutions ont laissé faire pendant des années pour des raisons diverses :
- soit par une sorte d’angélisme béat,
- soit par des calculs électoralistes (de la part de certains politiques)
- soit par peur de ne pas être dans le politiquement correct
- et enfin par la volonté des trotskistes du NPA et leurs formations inféodées (contrairement à la Lutte Ouvrière, qui est restés fidèle aux principes laïcistes) afin d’utiliser les immigrés musulmans comme masse de manœuvre pour la conquête du pouvoir. (Ceci ne vous rappelle un autre parti, hors de France, qui a si bien manœuvré les masses de « lumpenprolétariat » pour arriver à ses fins ?)
Cette politique de l’autruche, voulu ou pas, a laissé le champ libre à l’apparition et ensuite le développement des formations et partis populistes qui prospèrent cette fois-ci pas uniquement sur la lutte contre l’intégrisme islamique mais par un visible amalgame visant l’ensemble des populations d’origine musulmane. J’utilise l’expression « populistes » car les chercheurs du CNRS et de l’IPRIS font une différence entre l’extrême droite et la droite populiste ; je vous laisse le soin de lire l’argumentaire de ces spécialistes et notamment Jean-Yves Camus, expert français sur les mouvements extrémistes.
A l’heure actuelle, ce phénomène à pris une ampleur inattendue dans les pays européens, dont la plupart sont des pays d’une très grande tradition démocratique et de tolérance en général, de tolérance religieuse en particulier. Pour cette raison, j’exclus de l’analyse les pays récemment sortis du glacis soviétique où les phénomènes et les réactions d’intolérance peuvent avoir une explication naturelle.
Toutes ces formations, en dehors des particularismes liés à leur implantation géopolitique ont en général un socle commun : une xénophobie orientée sur la mise à l’index des immigrés d’origine musulmane ; leur particularité est qu’elles ont abandonné le discours racialiste et antisémite de l’extrême droite, le rôle des juifs étant remplacé par les musulmans. Et il faut tristement reconnaître que le succès est au rendez-vous.
Dans la paisible Suisse, l’UDC de Christian Blocher, l’initiateur du tristement célèbre referendum contre les minarets est devenu après les dernières élections législatives le principal part de la Confédération : avec 29 % des voix, il devance fortement le deuxième, le Parti Socialiste, qui arrive péniblement au 19 %. L’UDC participe au gouvernement féderal avec deux ministres sur sept et par la rotation automatique, un Président futur de la Confédération Helvétique sera un UDC ! Si cela se limitait uniquement à la Suisse…
En Norvège, petit pays de 5.5 millions d’habitants, le Parti du Progrès de Mme Siv Jensen est devenu le deuxième parti avec 22 % des voix au Storting, la chambre parlementaire unique ; et ceci dans un pays prospère grâce à la rente pétrolière et avec un faible pourcentage d’immigrés.
En Belgique flamande Le Vlaams Belang (anciennement Vlaams Blok) du bouillant Filip Dewinter n’a pas réussi à prendre le pouvoir dans le Parlement flamand uniquement par la « cloisonnement » organisé par les autres partis de droite et de gauche. Il prône, outre le séparatisme flamand, une lutte contre l’immigration, basée sur le fait que « les étrangers d’origine islamique (sic) s’adaptent très difficilement…et certains ne s’adaptent pas du tout » (article 2.2.2 de leur programme)
Au Pays Bas, la situation est encore plus claire : Geert Wilders, le chef de Parti de la Liberté PVV auteur du célèbre film « Fitna » qui stigmatise l’Islam est le grand gagnant des récentes élections européennes et les sondages récents le présente comme le futur Premier ministre si les élections avaient lieu aujourd’hui. Cela se passe en Hollande, pays de la permissivité et du multiculturalisme. Il est vrai que l’ascension fulgurante de Geert Wilders a été largement favorisé par l’assassinat du cinéaste van Gogh ainsi que la situation les prises de position de l’ex députée Ali Ayan Hirsi, menacée de mort par les fous d’Allah.
Je cite encore le cas du Danemark, avec le Parti du peuple Danois dirigé par Mme Pia Kjersgaard, avec le même positionnement anti-immigré et anti musulman ; il est devenu le troisième parti avec 14 % des voix au parlement et même s’il ne participe pas directement à la coalition au pouvoir, il soutient le gouvernement. Mais ces élections ont eu lieu en 2007, avant l’affaire des caricatures et surtout avant l’arrestation d’auteurs d’un essai d’homicide à l’encontre du journaliste créateur des dites caricatures.
Enfin, je n’oublie pas de citer la Ligue du Nord en Italie dirigé par Umberto Bossi, parti de gouvernement fortement anti-immigré et fortement régionaliste.
Mais le phénomène ne se limite pas uniquement en Europe ; dans la Belle Province, notre cousin le Québec qui a été longtemps dominé par le bipartisme (Parti Libéral et Parti Québécois) a vu l’émergence d’une troisième force l’Action Démocratique du Québec. Aux élections de 2007, ce parti du jeune Mario Dumont, est passé de 5 à 41 sièges sur les 125 que comporte le Parlement, devenant la deuxième force politique de l’Etat.
J’ai intentionnellement omis les partis catalogués d’extrême droite par les politologues, comme le FPO de Jorg Haïder en Autriche, le British National Party en Grande Bretagne, le FN, et le NPD allemand.
Devant ces deux mouvements opposés mais, ô combien complémentaires, nous les démocrates, nous sommes pris dans un étau ; si les dirigeants politiques européens ne prennent la mesure de la gravité de la situation avec des mesures efficaces et urgentes, je crains un bis-repetita des années ’30, façonnés à la réalité présente.
Sorel Zissu
Décembre 2009
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