mardi 8 novembre 2016

La gauche française en décomposition. Es-ce la fin ?

De prime abord, analysons la situation de la gauche française (la gauche modéré, pas l’extrême gauche) depuis la fin de la deuxième guerre mondiale.
Un constat primordial, l’irruption (pour des raisons plutôt géopolitiques), d’un Parti Communiste Français quasi hégémonique, un des partis communistes les plus rétrogrades et sclérosés par rapport à ses semblables européens et  totalement  soumis à Moscou par l’intermédiaire du réseau tutélaire, Kominform. La suprématie idéologique de ce parti fut tellement écrasante, son réseaux sous contrôle comprenant des syndicats (la CGT) des associations et « mouvement de masse »  tellement nombreuses et puissantes, que les branches politiques de la gauche modérée (en principal la SFIO) ne pouvaient pas y échapper. Sans compter une adhésion massive de la grande majorité des intellectuels : une partie par idéal, une autre partie par calcul carriériste et enfin une dernière partie qui s’efforçait de  faire oublier une certaine complicité avec Vichy et la collaboration.
Dans ce contexte, la gauche, les socialistes en position de faiblesse se sont fait inoculer  l’idéologie marxiste-léniniste à forte dose. Et cette idéologie a persisté et persiste toujours, malgré le déclin continu et inexorable d’un PCF dont les cadres se sont éparpillés partout, soit vers le socialisme, soit vers un activisme anticommuniste et même vers l’extrême droite et l’islamisme..
Conclusion, le socialisme français n’a jamais fait son Bad Godesberg, contrairement aux autres partis de gauche européens. Pour ceux qui ne connaissent pas l’expression « faire son Bad Godesberg », il s’agit  de la localité allemande où il a eu en 1959 le congrès du Parti Social-démocrate Allemand (SPD) qui a marqué la rupture nette et définitive avec le marxisme. Mue qui lui a réussi, devenant un des deux plus grands partis de gouvernement allemand, la même mue qui a réussi à la gauche anglaise avec le New Labour de Tony Blair. En parenthèse, le rétropédalage du parti Travailliste Anglais avec la récente prise du pouvoir par le déjanté James Corbin qui a dérivé vers un marxisme tiers-mondiste, lui confère des échecs électoraux successives et donne une garantie  de maintien dans un purgatoire pour une grande période.
Mais cette parenthèse me permet d’expliquer la faiblesse continuelle du socialisme français, les mêmes causes produisant les mêmes effets : la doctrine marxiste égale un échec garanti.
Il a fallu l’émergence d’un grand politicien d’extrême droite pour ressusciter le Parti Socialiste et le faire arriver au pouvoir pour une période relativement courte. François Mitterrand, le pétainiste ripoliné en socialiste, homme d’une intelligence supérieure et d’un machiavélisme inégalé a réussi de faire la main basse sur un SFIO en déliquescence et le refaçonner à sa manière. Mais la période d’or, l’apogée d’un P. S. fort et dominant le paysage politique français fut assez courte. Mitterrand lui-même, d’une part conscient de la faiblesse structurelle de cette formation et surtout désirant de montrer que sans lui,  l’remplaçable souverain, le PS ne pourra pas survivre, a organisé volontairement  la déchéance du parti. Comment ? En s’entourant d’une cour de fidèles ternes, sans envergure, arrivistes aux petits pieds et surtout animés de haines et détestations réciproques. Et en tuant politiquement les personnalités qui aurait pu faire la transition vers une social-démocratie moderne et efficace ; je pense particulièrement à Michel Rocard.

Et nous voilà à cette fin pitoyable, d’un parti sans leader mais avec une multitude de factions, coteries, sectes avec leurs gourous, tous en guerre les uns contre les autres. Et le pompon, un (encore) Président d’une incroyable nullité, réussissant de créer la plus grande coalition de frondeurs contre lui.

La descente aux enfers de la gauche française lui offre de longues années de faiblesse, sans aucun horizon, n’arrivant se défaire des oripeaux d’un marxisme obsolète qui a échoué partout dans le monde. La messe est dite…  

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