samedi 13 octobre 2018

OH, LA DIVINE SURPRISE !


J’ai assisté à une réunion-débat avec Monsieur Hubert Védrine, ancien conseiller et porte parole du Président Mitterrand,  occupant ultérieurement le poste de Ministre des Affaires Etrangères dans le gouvernement de M. Jospin. Dans un mot, un grand et pur socialiste. A l’époque, il y en avait pas mal, aujourd’hui on les cherche à la bougie.
Cette conférence, sous le titre « Le monde au défi » avait lieu dans une prestigieuse salle de l’agglomération nancéienne. Bien qu’ayant quelques points de divergence de fond avec certaines de ses prises de position dans le passé, je reconnais à H Védrine une finesse d’analyse dans les problème de géopolitique donc j’étais vivement intéressé de l’écouter..
Mais j’étais loin, très-très loin de m’attendre à des révélations aussi fortes, aussi dissonante, même paradoxales de la part d’un homme appartenant à la gauche, de plus un « bébé Mitterrand » et ancien diplomate et ministre  socialiste. Toutes ses positions étaient en contradiction, en opposition frontale avec les discours lénifiants, dégoulinant de bons sentiments, et totalement déconnectées des réalités, assénées par la gauche actuelle et ses sbires journalistiques, toujours à l'affût pour démasquer et mettre au pilori les « nouveau réacs », les populistes, et  la  « fâchosphère »
D’abord sur le populisme ; il soutient, (chose que pour moi est une évidence depuis des lustres), que le mot populiste définit le peuple, plus précisément un peuple qui n’a plus confiance dans ses dirigeants ! Quel homme politique récent aurait le courage d’une telle définition ? D’une seule phrase, il déculpabilise les mouvements populistes européens qui sont décriés à la longueur de journée par ses « camarades » de la kirielle des partis, groupuscules et  sectes de gauche et leurs larbins scribouillards. Quand je parle de kirielle, c’est pour faire l’économie d’écriture ; tellement les groupuscules issus du Parti Socialiste  démoli et réduit en poussière par les soins de l’ex-président Hollande sont nombreux. Hollande a réussi avec beaucoup de brio à liquider le PS, ce que toute la droite, la droite de la droite, les extrémistes de tout bord et tout ce que la France compte des « réacs » et « néo réacs »  n’ont pas réussi pendant des décennies.  Il faut mettre au moins ce point positif au bilan de ce pauvre Hollande…
Fermons la parenthèse. De mon point de vue, la plus importante de ces prises de positions'est focalisée sur le problème migratoire. 
D’abord, il a bien précisé les choses d’une manière claire et sans ambages.Il a fait une nette distinction entre  les réfugiés politiques (mais des vrai réfugiés réellement menacés et persécutés dans leur pays d’origine) que l'Europe a le devoir d’accueillir et les migrants économiques dont l’arrivé et dommageable pour tout le monde : les pays d’accueil comme les pays de départ. Il a précisé l’origine de la vague d’immigration qui submerge l’Europe (le mot submerge m’appartiens) : des réseau de type mafieux, qui « récoltent » des hommes avec des promesses illusoires, ils organisent des bateaux de fortune ajoutant 2-3 femmes avec enfants et quelques mineurs mis en avant pour faire beau pour les photos des journalistes, après quoi ils avertissent les bateaux des ONG pour récupérer la « marchandise » en toute quiétude. Sans le dire ouvertement, le message subliminal c’était clair : les ONG soit-disant humanitaires sont des complices des réseaux mafieux. Pour ma part, je ne serais pas étonné d’apprendre qu’une partie des sommes exorbitantes générés par ce commerces (je crois qu’il a parlé de milliard de dollars) ne soient pas  partagés avec les dites ONG. Mais ce soupçon n’engage que moi.
La cerise sur le gâteau, la déclaration choc, c’étais vers la fin. Il appelle à une entente européenne, une cogérance, pour régler ce problème de l’immigration clandestine. Mais par quel moyen ? Une flotte militaire européenne, qui doit bloquer les ports de départ des dites embarcations ! (il a pris soin de préciser : bloquer et pas couler) Ceci serait un signal fort pour juguler les flots d’immigrants des pays d’Afrique.
Enfin, il a martelé une vérité que d’autres (les mêmes) s’efforcent de mettre sous le tapis. Le problème majeur de l’Afrique c’est le problème démographique dont les dirigeants de ces pays même eux-mêmes sont conscients. Mais il y a le frein religieux pour les zones peuplées d’habitants musulmans. Et j’ajoute pour ma part qu’un deuxième fléau de l’Afrique c’est une corruption endémique, deux grands freins  qui empêchent la majorité des pays de ce continent à se développer et à nourrir leurs citoyens.
Enfin, M. Vedrine  il a cité l’ex Président des USA, Obama qui a déclaré dans un déplacement en Afrique (de mémoire) : il faut finir avec vos plaintes et gémissements, des accusations sur la colonisation etc. Vous êtes indépendants depuis des décennies, les problèmes vous concernent vous et pas les autres, c’est à vous de les résoudre ! M. Védrine a rajouté qu’une telle déclaration était possible de la part d’Obama en raison de sa couleur de peau, aucun autre dirigeant occidental n’aurait  pu l’assumer sans être traité de raciste, néocolonialiste, etc.
Voilà un langage clair, que j’approuve de deux mains. Et, pour une fois, voilà un (ex) diplomate qui ne manie pas à l’excès la langue de bois et le politiquement correct. Félicitations !

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